Comment agir avec une personne souffrant de TCA ?
15 conseils aux proches cohabitants avec l'anorexie, la boulimie ou l'hyperphagie


Les troubles du comportement alimentaire (TCA) comme l’anorexie et la boulimie ne concernent pas seulement la personne qui en souffre, mais impactent également son entourage. En tant que proche, il est parfois difficile de savoir quoi dire ou comment agir face à ces troubles. Pourtant, votre soutien peut jouer un rôle clé dans le processus de guérison.
Avant d’intervenir : Prenez le temps de vous informer
Avant d’entamer toute discussion ou action avec une personne souffrant de TCA, il est essentiel de mieux comprendre sa maladie. Ces troubles sont complexes, impliquant des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux. Loin d’être un simple « caprice » ou une question de volonté, ils sont souvent le reflet d’une profonde détresse intérieure.
Pourquoi s’informer est crucial ?
- Comprendre les symptômes et les mécanismes des troubles alimentaires permet d’éviter des réactions inappropriées ou maladroites.
- Prendre conscience des croyances erronées liées aux TCA, comme « il suffit de manger plus » ou « elle cherche juste l’attention », aide à adopter une attitude bienveillante.
- Faciliter la communication avec la personne concernée, en choisissant des mots et des attitudes adaptées.
Où trouver des informations fiables ?
- Associations spécialisées : Anorexie Boulimie Info, Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB), etc.
- Sites médicaux reconnus : HAS (Haute Autorité de Santé), OMS, Inserm.
- Livres et témoignages : Des ouvrages écrits par des professionnels ou des personnes ayant vécu un TCA peuvent être une ressource précieuse.
- Échanger avec des professionnels de santé : Psychologues, diététiciens spécialisés ou médecins peuvent vous donner des clés de compréhension.
- Takadoc: Notre plateforme met à disposition des ressources gratuites et validées pour mieux comprendre les troubles alimentaires et accompagner vos proches vers la guérison.
En partageant ces connaissances avec la personne concernée, vous démontrez votre engagement et votre volonté de mieux comprendre ce qu’elle traverse. Cela crée un climat de confiance propice à l’échange et au soutien.

1. Exprimez votre inquiétude sans chercher à contrôler
Faites part de vos préoccupations de manière bienveillante, en utilisant des phrases commençant par “Je” pour éviter de paraître accusateur. Par exemple : “Je suis inquiet pour ta santé” plutôt que “Tu mets ta santé en danger”. Il est essentiel de ne pas tenter de contrôler ses comportements alimentaires, car cela peut renforcer sa résistance.
2. Ne recourez pas aux menaces ou à la peur
Les menaces ou les tentatives d’intimidation ne sont pas efficaces et peuvent détériorer la relation de confiance. Optez pour une communication ouverte et honnête, en exprimant vos sentiments sans chercher à faire peur.
3. Anticipez le déni du problème
Il est fréquent que les personnes atteintes de TCA nient leur condition ou minimisent la gravité de leur trouble. Ne soyez pas surpris par cette réaction. Au lieu de vous confronter directement à ce déni, continuez à exprimer votre soutien et votre disponibilité pour discuter lorsqu’elle sera prête.
4. Encouragez la consultation d'un professionnel
Incitez la personne à consulter un spécialiste des TCA, comme un psychologue ou un diététicien comportementaliste. Proposez-lui de l’accompagner lors des rendez-vous pour lui offrir un soutien moral. Si elle refuse initialement, soyez patient et réitérez vos suggestions sans insister de manière oppressante.
5. Évitez les discussions centrées sur la nourriture
Les conversations sur la quantité de nourriture consommée, les régimes ou le poids sont à éviter pour ne pas accentuer l’obsession alimentaire. Il est préférable de focaliser les discussions sur des sujets neutres ou positifs.
6. Abstenez-vous de blâmer la personne
Les TCA sont des maladies complexes avec de multiples facteurs contributifs. Blâmer la personne pour son état peut aggraver sa culpabilité et son isolement. Adoptez une attitude compréhensive et évitez les reproches.
7. Soyez vigilant aux comparaisons
Évitez de comparer la personne à d’autres ou de faire des remarques sur l’apparence physique, que ce soit la sienne ou celle des autres. Ces comparaisons peuvent nuire à son estime de soi déjà fragile.
8. Faites preuve d'empathie et évitez les commentaires sur l'apparence
Montrez que vous êtes à l’écoute de ses sentiments et de ses expériences sans porter de jugement. Évitez de commenter son apparence, même de manière positive, car cela peut renforcer son obsession pour l’image corporelle.
9. Encouragez la participation à des activités non liées à la nourriture ou à la recherche de dépense calorique
Proposez des activités agréables qui ne sont pas centrées sur l’alimentation, comme des sorties culturelles, des loisirs créatifs ou des promenades. Cela peut aider la personne à se reconnecter avec des plaisirs simples et à réduire son obsession alimentaire.
10. Lâchez prise pendant la thérapie
Si la personne suit une thérapie, respectez l’espace thérapeutique et évitez d’intervenir dans le processus. Faites-lui confiance et laissez les professionnels guider son rétablissement.
11. Faites preuve de patience
La guérison des TCA est souvent un processus long et semé d’embûches. Ne vous attendez pas à des changements rapides et soutenez la personne tout au long de son parcours, en célébrant les petites victoires.
12. Soyez un modèle positif
Adoptez vous-même une relation saine avec la nourriture et le corps. Évitez de parler de régimes, de poids ou d’apparence physique de manière obsessionnelle. Votre comportement peut influencer positivement la personne concernée.
13. Respectez son intimité
Bien que votre soutien soit crucial, il est également important de respecter la vie privée de la personne. Évitez de surveiller constamment ses habitudes alimentaires ou de fouiller dans ses affaires personnelles. La confiance mutuelle est essentielle.
14. Cherchez du soutien pour vous-même
En tant que proche, il est normal de ressentir du stress, de l’inquiétude ou de l’épuisement. N’hésitez pas à solliciter l’aide de groupes de soutien, de professionnels ou d’amis pour partager vos sentiments et obtenir des conseils.
En adoptant ces attitudes, vous pouvez jouer un rôle significatif dans le soutien et le rétablissement d’une personne souffrant d’anorexie ou de boulimie. Votre compréhension, votre patience et votre amour sont des atouts précieux sur le chemin de la guérison.

Informations clés sur l’hyperphagie
Les troubles alimentaires sont des maladies complexes qui nécessitent compréhension et bienveillance.
- S’informer est une première étape essentielle pour mieux accompagner un proche concerné.
- Adopter une communication non jugeante et éviter les discussions centrées sur la nourriture est crucial.
- Encourager la personne à consulter un professionnel sans la forcer permet d’engager un accompagnement efficace.
- Le soutien des proches est important, mais il est essentiel de respecter l’espace de la personne et de ne pas tenter de tout contrôler.
- La patience est nécessaire : la guérison des TCA est un processus qui prend du temps.
- Se faire accompagner en tant que proche peut également être bénéfique pour mieux gérer la situation

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