C'est quoi la restriction cognitive et quoi faire ?
Lorsque nous envisageons un régime alimentaire dans le but de perdre du poids ou de maintenir une certaine apparence physique, il est courant d’adopter une approche de restriction cognitive. Ce comportement consiste à délibérément limiter notre consommation alimentaire, persuadé que cela nous aidera à atteindre nos objectifs de santé et de bien-être. La restriction cognitive n’est pas considérée comme un trouble du comportement alimentaire à part entière dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Pour autant, ce comportement alimentaire problématique peut avoir un impact significatif sur notre personnalité, notre santé et notre qualité de vie en général.
Comment reconnaître la restriction cognitive ?
Quels sont ses symptômes, ses causes et les approches de traitement disponibles en France en 2023 ?
Qu’est-ce que la restriction cognitive ?
La notion de restriction cognitive a été introduite pour la première fois en 1975 et décrit comme une attitude de contrôle excessif envers son alimentation, motivée par le désir de perdre du poids ou de prévenir une prise de poids.
Lorsqu’un individu décide de perdre du poids, il cesse de sélectionner sa nourriture en fonction du plaisir qu’elle va lui procurer et détermine ses choix à partir de ce qu’il sait ou “croit savoir” des propriétés diététiques des divers aliments. C’est le fait d’adopter cette disposition intérieure vis-à-vis de la nourriture où il substitue la raison au plaisir en se contraignant à privilégier les informations cognitives au détriment de ses propres sensations physiologiques qu’on nomme restriction cognitive.
La restriction repose alors sur des règles strictes concernant les types d’aliments autorisés, les quantités consommées et les moments auxquels il est permis de manger. Les personnes qui adoptent la restriction cognitive ont tendance à surveiller de près leurs apports caloriques, à compter les calories, à éviter certains aliments jugés “interdits” et à suivre des régimes restrictifs.
Ce type de trouble alimentaire diffère de la simple volonté de manger de manière équilibrée et de maintenir un mode de vie sain. Elle se caractérise par une focalisation excessive sur la restriction, en se basant sur des règles rigides qui peuvent nuire à la relation avec la nourriture et la santé globale.
La restriction cognitive a au final des conséquences néfastes : on vous explique pourquoi.
Les symptômes
Pour reconnaître si vous souffrez de restriction cognitive, l’IMC n’est pas un élément déterminant, c’est plutôt la façon dont l’idéologie des régimes s’est imprégnée en vous :
- Sélection alimentaire basée sur des critères et croyances diététiques : les individus pratiquant la restriction cognitive limitent consciemment leur consommation alimentaire en privilégiant les informations diététiques des aliments plutôt que le plaisir qu’ils pourraient procurer ou en fonction de croyances diététiques héritées de la culture des régimes: “il faut éviter de manger des féculents le soir”, “il ne faut pas mélanger protéines et féculents”, …
- Ignorer les signaux de faim et de satiété : en se focalisant sur les informations cognitives et les règles à suivre plutôt que sur les signaux internes du corps, les personnes concernées perdent leur capacité à reconnaître leur état de faim et de satiété.
- Se sentir coupable de la non-observance des règles diététiques imposées : les individus peuvent se sentir coupables s’ils dévient des règles qu’ils se sont imposées, ce qui peut créer un cercle vicieux de pensées encore plus restrictives et de comportements alimentaires problématiques.
- Préoccupation excessive liée au contrôle du poids : l’internalisation de la minceur comme norme à respecter avec la peur de grossir qui va avec, provoque chez les individus la nécessité de maintenir ou de diminuer son poids de manière rigide.
Conséquences des comportements alimentaires restrictifs
- Conséquences psychologiques
- Perte des signaux de faim et de satiété : en valorisant les informations cognitives au détriment de la reconnaissance de l’état interne, le comportement de restriction tend à court-circuiter les signaux physiologiques de la faim et de la satiété jusqu’à la perte totale de leur reconnaissance. Les personnes mangent en suivant leurs règles sans inspecter leur niveau de faim et de satiété.
- Modification du comportement alimentaire : les règles restrictives provoquent un rapport à l’alimentation troublé, des obsessions alimentaires et des frustrations. Sur le long terme, cela provoque l’état inverse de celui qui était recherché et conduit à manger paradoxalement PLUS et PLUS MAL, car on recherche constamment à manger moins.
- Dépréciation de soi et détresse émotionnelle : la restriction cognitive dégrade l’estime de soi et l’humeur des sujets.
- Conséquences physiques
- Déséquilibres nutritionnels : les régimes restrictifs ont tendance à être pauvres en fibres et ne couvrent souvent pas les besoins recommandés en micro-nutriments.
- Ralentissement du métabolisme : les régimes restrictifs entraînent souvent une perte de poids liée à une perte musculaire provoquant le ralentissement du métabolisme de base.
- Impact sur la reprise de poids : à cause du ralentissement du métabolisme de base, l’augmentation de la sensation de faim, l’alternance de périodes de régimes stricts interrompues par des phrases de perte de contrôles, la prise de poids à long terme est présente dans 95 % des cas.
- Risques cardiovasculaires et syndrome métabolique : les fluctuations de poids (effet yo-yo) sont associées à un risque accru de maladies cardiovasculaires et une augmentation du risque de syndrome métabolique.
Que faire ?
- Consulter des professionnels de santé :
- Optez pour une thérapie cognitivo-comportementale qui vise à modifier les schémas de pensées et les comportements liés à l’alimentation ainsi qu’à réduire l’anxiété liée à la nourriture.
- Optez pour un suivi chez un diététicien comportementaliste pour vous reconnecter à vos sensations alimentaires.
La sévérité des symptômes n’étant pas suffisante pour une prise en charge hospitalière, il est nécessaire de faire appel à des professionnels de santé libéraux sur votre territoire : psychologue spécialisé TCA, diététicien comportementaliste, …
Takadoc a réuni sur sa plateforme ces professionnels afin de créer une unité de soin thérapeutique accessible facilement depuis chez soi. - Dire STOP aux restrictions :
- Rechercher la stabilisation pondérale plutôt que l’amaigrissement.
- Si vous souhaitez continuer à perdre du poids, il est important de veiller à ne pas provoquer de sensations de faim excessive et ne supprimer aucun aliment, surtout ceux que vous aimez le plus.
- Remplacer les limitations par des aménagements qualitatifs plutôt que quantitatif et augmenter les dépenses grâce à l’activité physique.
- Établissez un plan d’alimentation bien distribué tout au long de la journée pour respecter le cycle diurne du métabolisme.
- Éviter les préjugés : adoptez une approche respectueuse et empathique envers vous-même. Nous vous conseillons pour cela de suivre le guide d’auto-traitement que nous avons mis au point avec nos professionnels de santé pour vous y aider.
À retenir
- La restriction cognitive se réfère à une attitude de contrôle excessif envers l’alimentation dans le but de perdre du poids ou de maintenir une apparence physique spécifique.
- Elle implique l’adoption de règles strictes concernant les aliments autorisés, les quantités consommées et les moments des repas, ce qui peut nuire à la relation avec la nourriture.
- Les symptômes de la restriction cognitive incluent la sélection alimentaire basée sur des critères diététiques, l’ignorance des signaux de faim et de satiété, la culpabilité et l’obsession alimentaire ainsi que la préoccupation excessive liée au contrôle du poids.
- Les conséquences de la restriction cognitive peuvent inclure des déséquilibres nutritionnels, une perte de masse maigre, des risques cardiovasculaire, une difficulté à maintenir son poids sur le long terme et des impacts psychologiques.
- Pour faire face à la restriction cognitive, il est recommandé de consulter un professionnel des troubles des conduites alimentaires et un diététicien comportementaliste, d’arrêter les restrictions, de favoriser une alimentation sereine, d’augmenter la fréquence et l’intensité de son activité physique et apprendre à avoir une approche respectueuse et bienveillante envers soi-même.
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